samedi 19 novembre 2011

Tendresse


Elle est tapie dans l’ombre,
Boutonneuse, percluse de honte, habitée de chagrin et de colère, fruits de son histoire.
Une histoire d’ogre, de mains coupées, de fantômes et de belle au bois dormant,
Version moderne.
Elle en est l’héroïne et la pauvre victime.
Avant, j’avais peur qu’elle se montre, que mon visage dévoile le monstre qu’elle était à mes yeux.
Aujourd’hui, je la prends par la main.
Partout où je vais, elle m’accompagne.
Sa présence réchauffe mon coeur
Assise à mes côtés, je lui fais sentir combien la vie est variation vibrante.

lundi 7 novembre 2011

Merveilles












Promenade









Un jeu!




Si tu te réincarnes en un animal, ce serait lequel?
Si tu te réincarnes à nouveau en un animal, ce serait lequel?
Et pour la troisième fois en un autre encore, lequel serait-il?





Tu as fait ton choix?



Le premier est comment les autres te perçoivent.
Le deuxième est ce que tu voudrais être.
Le troisième est ce que tu es vraiment!

mardi 25 octobre 2011

Du manque à la plénitude.

Derrière la jalousie, que se cache-t-il ?

Le désir de contrôle de l’autre par manque de confiance et de lâcher prise. Le désir de posséder est une torture, doublée d’un leurre. Croire que c’est l’autre qui est la source de notre bonheur ou de notre malheur. La source réelle du problème est le jugement sur soi, être pas assez ou trop, qui est souvent un manque d’amour de soi.

Le cœur palpite, la tension sourde dans le ventre, les pensées négatives affluent à toute vitesse. La blessure se réveille : n’avoir pas eu le sentiment d’avoir été vraiment aimé, vraiment reconnu.

Cette souffrance vécue est un appel. Celui de retourner vers soi, de s’aimer et de se sentir digne d’être aimé, riche d’un corps vivant et d’un cœur vibrant. A chaque instant.

C’est l’histoire du verre à moitié plein ou du verre à moitié vide : de quel côté allons-nous tourner le regard ? Vers le manque ou vers la plénitude ?

jeudi 13 octobre 2011

En même temps...


Croire que Dieu m'a abandonnée et le sentir, comme une hache qui tranche mon coeur millimètre par millimètre et en même temps, ne voir que lui en n'importe quel lieu, du plus sordide au plus merveilleux.

Penser l'absurdité quasi totale de ce monde hurlant de souffrances et en même temps, être traversée d'un flux conscient de sa parfaite ordonnance.

Contempler le visage pur d'un enfant de cinq ans, y lire l'amour absolu et en même temps, fermer les yeux à cette possibilité.

Me désoler de vivre dans un tel marasme d'impuissance et en même temps, n'avoir plus la moindre ambition d'y changer quoi que ce soit, en aucune façon.

Etre identifiée, à la moindre contrariété, à des histoires de «quand j'étais petite, j'étais malheureuse» et en même temps percevoir que dans l'infini des possibles, celui l'est aussi, punto.

Avoir le sentiment tenace qu'en fait «on est là et bien là, pour se faire emmerder» et en même temps, me souvenir précisément du fait que je suis responsable de ce scénario.

Du fond du trou dépressionnaire, ne plus souhaiter vivre sinon que des moments heureux et en même temps, me rappeler que je suis engagée dans la voie et à ce rappel, cesser de geindre.

samedi 24 septembre 2011

Vivante!


Ça file, ça défile, ça y va, hayak!
De signes en rencontres, la vie s'écoule et bouscule à toute allure.
Des constellations bouleversantes, une hutte de sudation décapante, sans oublier le menu quotidien... De plus en plus brassée, de plus en plus reconnectée aussi. Reconnexion aux ancêtres, aux proches, à l'humanité, à la matrice et à ce cher inconnu vers quoi nous allons tous. Se retourner maintes et maintes fois, s'accoucher... Le bébé idéalement se présente à la naissance tête la première. Et adulte, de même, consciemment, pour nous préparer au grand Retournement, dans le chaos intense du psychisme collectif de sept milliards d'humains sur notre belle planète bleue, la planète de l'amour. Il s'agira de tout laisser, d'abandonner toute idée de soi.
Fameux travail, n'est-ce pas?
Je nous souhaite beaucoup d'amour et de joie sur le chemin.Inéo...!

mardi 20 septembre 2011

Quelques nouvelles du monde

150 euros le cigare enveloppé d'une feuille d'or 24 carats, c'est le must pour les milliardaires russes qui flambent aujourd'hui.
"Les nouveaux riches en Russie veulent sortir et s'amuser à fond, en tirer le maximum de plaisir, d'émotions, de nouveautés, en dépensant le plus d'argent possible".
Le SAMU social de Moscou ne dispose que de deux camionnettes pour secourir les enfants des rues, qui sont 20.000 dans la capitale.

Près d'Atlanta, l'église évangéliste organise pour les adolescents la visite de Hellhouse. Plongés dans le noir pendant une heure, ils passent de pièces en pièces, où se déroulent des scènes de théâtre inspirées de faits réels: inceste, adultère, avortement, suicide, meurtre, drogues...
"Il s'agit de convaincre ceux qui ne sont pas encore sauvés, en leur montrant ce qu'est l'enfer."
A la sortie, une salle de prières et de reconversion pour rejoindre les 65 millions de fidèles aux Etats Unis;

Vu à la télé: "Les carnets du bourlingueur" mardi 20/09, 20h30, sur La Une Rtbf.

vendredi 2 septembre 2011

Chaos nocturne.


Parvis de StGilles. Les derniers rayons dorés du soleil couchant irradient les terrasses de café bondées. Une amie et moi regardons le soir tomber avec langueur. A notre gauche, des jeunes femmes accompagnées de deux hommes, l'air cool, font tourner un pétard suivi très vite d'un deuxième. Peu à peu, leurs visages se décomposent, la tristesse voilent leur regard. Recherche inconsciente de sens à la vie? A notre droite, une famille se dispute. Les nombreux verres de vins défilent tout autant que les rictus. In vino veritas? Un peu plus loin, des jeunes néo-hippies rient bruyamment devant des bières goulument avalées. Viva la fiesta? Plus loin encore, quelques hommes abrutis par je ne sais quelles substances, sont recroquevillés, tête baissée entre leurs mains. To hard to live?
Je nous perçois, mon amie et moi, avec nos deux tisanes de fruits rouges, comme deux anges engloutis dans le chaos nocturne.

mardi 30 août 2011

Après les vacances: Petit manuel de survie (avec Mr ego)


Mr ego est un malin.

Mes vacances: Une semaine de yoga, 6 heures de pratique par jour.

Je reviens l'esprit clair, le corps transparent. Nourrie et vide à la fois. Les jours qui suivent, écoute des vibrations, du corps, des arbres. Je côtoie quelques amis La ville est calme, elle ressemble à un grand village où il fait bon circuler à pieds ou à vélo. Peu de monde, peu de bruit.

Retour au boulot. La ville se remplit peu à peu. Les rendez-vous se font un peu plus nombreux. Je me couche un peu plus tard, me lève de même. Peu à peu, des noeuds apparaissent, des tensions s'installent, dans la nuque surtout. Mes pensées vont et viennent, papillonnent. La nuit est agitée. J'observe, je déguste... mais ça me déprime un peu, ça me déplaît légèrement. Du coup, ça crispe et se tend un peu plus. Cercle vicieux.

Que fait Mr ego dans cette histoire? Il me susurre que c'était bien là-bas, pendant le stage. C'était mieux. J'ai tendance à le suivre, je l'approuve même, l'air de rien. Oui, en fait, il a raison, ça s'est obscurci, en moi, à cause de... ça va aller de mal en pis!

Une nuit, la grâce survient. "STOP d'écouter ce malin" me dit-elle. PAF! A l'instant même, l'objet de la lutte perd tout pouvoir. Mr ego, dénonciateur du problème, en était la cause... le malin! Fin des tensions, détente, esprit clair, tout est parfait...

lundi 22 août 2011

Un monde parfait


J'assiste à un monde si maladroit.
Nous pensons mais à quoi ça sert?
Flots incessants de pensées, hier, plus tard...
Un tram bondé mais qui est là?
Des regards qui se jaugent, qui se fuient...
Et pourtant, la vie est là, à chaque instant.
Elle ne tient qu'à un fil, à un battement de cils,
Le mesurons-nous?
Mais n'est-ce pas orgueil et violence de vouloir un monde autre
Plutôt que d'aimer celui qui s'offre à mon regard, maladroit et totalement parfait?

samedi 13 août 2011

Sublimation


Mon coeur est comme une immense vague, un espace bleuté et transparent.
Le regard de l'amoureux sublime la révélation de ma propre beauté qui à son tour se reflète dans son regard. Invitation à la Présence.
La caverne du coeur dans son mystère est un jouir d'extase et de plénitude.

mercredi 13 juillet 2011

Merveille que nous sommes!

Nous sommes chacun et chacune des êtres au halo de lumière,
parfaits, merveilleusement beaux,
A l'intérieur de nous, des plaies et des blessures que nous avons tendance à retenir prisonniers
car même s'ils nous font mal et que nous les aimons-détestons, ils nous sécurisent.
C'est du connu, l'inconfort est confortable, au fond.
Ces plaies nous font parfois agir à torts et à travers, nous nous meurtrissons les uns les autres,
souvent en toute inconscience.
Et puis, un jour, le temps d'un instant, un éclair soudain, une percée.
Le voile se dévoile.
Plus rien n'est comme avant!
Vision de l'envers du décor ou est ce l'inverse?
Ce que nous avions pris pour le réel n'est qu'un décor... Vision de la matrice.
Il y a moyen de faire autrement que de se blesser...
L'écoute de son propre fonctionnement, ressentir.
Se pardonner du « à torts et à travers ».
S'aimer dans cette histoire là, dans cette famille là, cette vie là.
Vision-cartographie du plan conscient. Le coeur lui, ouvre la porte.
Les deux réunis-la compassion.
Nous créons le flux.
Ainsi, nous ne demandons plus à l'autre de nous aimer, nous sommes connectés à la source d'amour.
Nous devenons source...

mercredi 6 juillet 2011

Réveil


J'ai l'impression de me réveiller d'un long sommeil morbide!
Fin de la Belle au Bois dormant...!
Le Prince charmant? La vie elle-même !

Paradoxalement nôtre

Prendre le cynisme en soi,
les jugements,
les calculs donnant-donnant,
les mesquineries,
les regards qui convoitent,

Voir qu'ils sont là en réaction d'un coeur blessé, du doute de soi, du manque d'amour. Ils disent NON!
Les reconnaître et les aimer. Dire OUI! même si ils semblent repoussants. Refuser, c'est à nouveau NON!

TOUT prendre: je suis ceci et pas ceci. Je ne suis ni ceci, ni pas ceci.
Le tout. Quel vertige! Et à nouveau, OUI! Et encore, et encore...
Vient l'infinie solitude...

Seule?
Je suis seule et pas seule. Ni seule, ni pas seule.
Je?
Personnellement et pas personnellement. Ni personnellement, ni pas personnellement.
Le corps?
Ni le corps, ni pas le corps. Le corps et pas le corps.

Le mystère.

jeudi 30 juin 2011

La belle endormie


C'est un dimanche après-midi pluvieux
Mon père est au foot
Ma mère range la maison
J'ai sept ans
Je regarde la télé dans la cuisine, avec mon frère peut-être
La télé est dans la cuisine
Nous la regardons sur une chaise pas confortable
Le film commence: c'est "La belle au bois dormant" de Walt Disney
Autour de moi, tout s'efface
Je suis dans le film
Je suis la belle
Je souris lorsque les fées se penchent sur mon berceau
Je danse au bal avec ma robe de princesse
Je tombe par terre lorsque mon doigt touche la pointe du fuseau
Je m'endors
Tout comme elle
Je me réveille et je suis heureuse
Tout comme elle
Le mot « Fin » arrive sur l'écran
Des larmes coulent sur mes joues
Je regarde autour de moi
C'est pareil mais moi, je me sens différente
L'histoire de la belle est mon histoire
Le germe du conte s'est logé dans mon coeur

Rencontre 11: Laïla


QUEL EST TON PLUS BEAU SOUVENIR?
C'est un stage de vélo, il y a quelques mois, en Ardennes, dans un centre qui s'appelle "La Foresta". C'était chouette, on s'amusait bien. Je me sens bien quand je suis à vélo.

QUEL EST TON PLUS HORRIBLE SOUVENIR?
Quand j'ai été punie, il y a quelques jours. J'ai dit un gros mot à une éducatrice. Je voulais pas être punie ce soir là. Je me sentais rejetée et triste.

QUELLE EST TA PEUR LA PLUS PROFONDE?
Qu'il y ait une vache sur la route et qu'elle me court après (rires)! Ou un sanglier!

QUEL EST TON PLUS PROFOND DESIR?
Aller faire une promenade à vélo (rires)!

QUELLE EST LA QUESTION QUE TU TE POSES?
Comment je serai plus tard? Est-ce que j'aurai une maison? Est-ce que je vivrai bien ma vie? Voilà...

jeudi 23 juin 2011

S'observer comme le plus beau des papillons


S'observer comme un papillon aux facettes miroitantes de beauté
S'observer comme l'enfant sensible et délicat regarde le mystérieux Autre
Accueillir chacun des aspects de nous-même que nous aimons ou que nous n'aimons pas
Sans juger, sans comparer, sans rien chercher
Trouver la bonne distance et s'étonner « Ah tiens, elle fait cela , comme c'est curieux, quelle facette intéressante... »
Découvrir facette après facette le mode actif-réactif en nous
Voir les pensées toujours changeantes.
Ressentir dans le corps l'émotion passagère
Vivre en compagnie de nous-même, relié au tout et en infinie Solitude
Se détendre car il s'agit bien de nous et en même temps, pas...Ce qui est réellement "nous" est « ce qui voit », conscience immuable...
Remercier le mystère...

Rencontre 10: Marion



QUEL EST TON PLUS BEAU SOUVENIR?
J’en ai plusieurs… Peut-être ce qui me manque le plus et qui, à mon avis, était mon plus beau moment, c’était quand j’étais à Minorque en Espagne. Tous les jours, l’après-midi, j’allais dans la mer, avec mes palmes, mon tuba et mon masque et j’allais observer les poissons. Je prenais un petit morceau de pain « piqué » à l’hôtel le midi. Je le donnais aux poissons et ils venaient tous vers moi. Ce n’est pas exceptionnel mais ce sont des moments que je regrette et que je me réjouis de vivre à nouveau cet été.

QUEL EST TON PLUS HORRIBLE SOUVENIR?
C’est quand j’étais en troisième année primaire et que j’ai eu la mononucléose. Pendant un mois, je ne suis pas allée à l’école. C’est un moment dans ma vie que j’aimerais ne pas avoir vécu. A cette époque, je ne m’aimais pas, je me trouvais débile, je n’aimais pas comment je m’habillais. Ce n’était pas une super bonne année pour moi. C’est ce que je vois maintenant avec le recul, sur le moment, je ne crois pas que ça me posait un problème.

QUELLE EST TA PEUR LA PLUS PROFONDE?
Me dire que je ne peux pas choisir mon avenir. J’ai déjà mon idée de ce que je veux faire plus tard, ma peur est que, à cause d'une catastrophe, ça ne puisse pas arriver.

QUEL EST TON PLUS PROFOND DESIR ?
Plus tard, avoir un travail super intéressant où j’irai tous les matins avec plaisir, avoir un compagnon qui me corresponde et faire beaucoup de voyages.

QUELLE EST LA QUESTION QUE TU TE POSES?
Une question à la quelle j'aurai une réponse? Je ne sais pas.. Ah oui! Pourquoi est-ce que les gens sont tellement influencés par les autres? ça me dépasse... Et aussi pourquoi les gens ne vivent que pour l'argent et ne se rendent pas compte que ça ne résout rien et que c'est débile. Mais c'est une question à laquelle on ne pourra jamais répondre...

vendredi 10 juin 2011

Rencontre 9: Brigitte


QUEL EST TON PLUS BEAU SOUVENIR ?
Je crois que c’est quand j’ai rencontré l’homme de ma vie. Je peux le dire car nous sommes mariés depuis trente ans et il me fait toujours trop flippé !! C’est un mec génial ! On s’adore, voilà ! Ce n’est pas très fun, ce n’est pas mode, mais on tient le coup (rires)!
La rencontre ? Je suis très tactile, j’ai l’odorat et le goût très développé... Il avait une chemise fraîchement lavée, qui sentait bon la lessive, je l’ai trouvé craquant (rires)!

QUEL EST TON PLUS HORRIBLE SOUVENIR ?
Oh ça, je ne vais pas me mettre à pleurer... C’est la perte d’un enfant, d’un petit bébé. ça a été très très dur. C’est quelque chose que j’ai enfui très fort au fond de moi. J’en parle très rarement.

QUEL EST TON PLUS PROFOND DESIR ?
Oh, des désirs j’en ai plein et je crois que j’en concrétise très souvent. Déjà, j'aime beaucoup être dans la nature, le contact avec les gens. Dans l’art, je me développe et le fait de découvrir d’autres personnes qui font autre chose, ça me permet d’avancer et d’amener des petits poi(d)s à mes sculptures et à mes dessins. C’est une ouverture. Je ne souhaite pas grand-chose: j’ai déjà un homme génial, une grande fille qui m’a fait deux adorables petits enfants. Je suis heureuse, je ne cherche pas midi à quatorze heure. Je ne me complique plus la vie, je laisse ça aux autres(rires).

QUELLE EST TA PLUS GRANDE PEUR ?
Non… Je n’ai plus… Je crois que je suis sereine. Je ne suis pourtant pas encore très âgée (rires) mais j’ai fait beaucoup de travail sur moi-même et la terre m’a beaucoup ouvert l’esprit. J’ai décidé de regarder vers l’avant, de laisser tous mes démons derrière, de les laisser se dépêtrer. Ce n’est plus mon problème. Ce n’est pas nécessaire d’avoir peur, vraiment pas nécessaire (rires)!

QUELLE EST LA QUESTION QUE TU TE POSES ?
Je ne me pose plus de questions. Je découvre ce que j’ai à découvrir et pour moi, il y a tellement d’émerveillements. Les arbres sont beaux, la nature est tellement belle et je suis facilement en communion avec elle. Je crois que j’ai déjà beaucoup et je crois que je vais encore avoir beaucoup. Le désir, oui mais acquérir, non. Je suis déjà heureuse et je vois que ça te plaît, que demander de plus ?

jeudi 2 juin 2011

Accepte

Imaginez un lieu qui semble abandonné de Dieu, où pas une lueur de joie ne perce, où se traînent des ombres vêtues de lambeaux, où règne en permanence un bruit sourd duquel s’élève un murmure sinistre et glacé, où des gémissements de pleurs et des cris de haine rendent l’espace claustrophobe, où une odeur pestilentielle, comme émanant de cadavres, compresse l’espoir à zéro.
Ici, règnent la misère psychique et physique la plus répulsive. Ici, le ciel est vide, la solitude totale, le cœur souffrant. Tout qui l’entrevoit ne peux que vouloir fuir, désirer un lieu « autre » car rien de pire qu’Ici n’existe.

Ici se trouve aussi la plus grande réjouissance. Elle n’a nulle cause, elle ne dépend d’aucunes circonstances. Pour y accéder existe un passage nommé, « le chat de l’aiguille ». Son nom secret est « Accepte de mourir ». Le moyen est la détente.

Entre ces deux mondes, en réalité, n’existe aucune séparation. Ils existent simultanément. L’un contient l’autre et vice et versa.

Ce que j’ai compris de ces mondes jusqu’à présent, est que mourir c’est cesser de vouloir, c’est cesser de croire que je peux fuir, c’est cesser de prendre un décor pour autre chose qu’il n’est. Ici est le lieu où je suis. Ce lieu est mon « enfer ». Ce lieu est aussi ce dont je suis faite, au plus profond. Ici est le lieu de mon coeur. Ce lieu est le réel. Il est accessible à chacun. Il demande « juste » beaucoup de courage et de foi.

Aujourd’hui, je sais que ce n’est pas en luttant contre l’enfer ni en le fuyant qu’il disparaîtra. La compassion est la clef de la délivrance. Le jeu en vaut la chandelle… Aujourd’hui, je sais que je ne suis plus seule. La ilaha ilAllah.

lundi 30 mai 2011

Rencontre 8: Noé


QUEL EST TON PLUS BEAU SOUVENIR ?
Voyager avec mes parents et mon petit frère, en France, en Italie, en Espagne. On marchait, on se reposait parfois,on prenait le soleil, on buvait, je jouais au poker avec mon papa… J’aimais bien. Avec mon petit frère, on jouait à cache-cache dans les bois. Papa et maman paniquaient parce qu’ils ne trouvaient plus et ça, c’était marrant (rires)!

QUEL EST TON PLUS HORRIBLE SOUVENIR ?
Quand je me suis cassé les deux bras. C’était une fois en France et l’autre à la maison. La première fois, j’étais à vélo. J’allais super vite sur une pente qui descendait assez fort. Il y avait un caillou, je l’ai pris et je suis tombé et je me suis cassé je ne sais plus quel bras. La deuxième fois, je faisais le mammouth dans les escaliers de ma cabane dans les arbres. Ce sont de tous petits escaliers, je suis tombé, je me suis tapé le bras contre une planche en bois parce que la cabane était encore en construction. Ca fait mal sur le coup, c’est plus marrant de l’expliquer !
C’est un mauvais souvenir et en même temps, c’est un chouette souvenir aussi, car j’ai rencontré plein de gens. A l’hôpital, c’était drôle, les médecins étaient gentils.

QUEL EST TON PLUS PROFOND DESIR ?
Que mes parents aiment le ski ! (rires) On pourrait partir en vacances au ski. J’y vais avec ma marraine mais mes parents ils ne veulent jamais y aller. Mon papa, il a déjà fait du ski de temps en temps mais il ne sait pas skier, il tremble sur ses skis. Maman, en ski de fond, elle a fait trois mètres et elle a été rendre ses skis à la location (rires)! Moi je ne sais pas skier mais je fais du snowboard.

QUELLE EST TA PLUS GRANDE PEUR ?
J’ai peur de plein de choses mais je ne sais pas quoi choisir. Euh… Me recasser un bras ! Ou bien me casser les jambes (rires) ! J’aime bien les plâtres mais au bout d’un moment, ça commence à gratter et je n’ai pas vraiment envie de me retrouver en chaise roulante, à devoir « courir » après les autres à l’école, à risquer de tomber dans les escaliers et me casser le cou. Les bras c’est chouette avec les médecins. Mais une jambe, non ça va, merci (rires)!

QUELLE EST LA QUESTION QUE TU TE POSES ?
Pourquoi tu me poses cette question (rires)?

vendredi 27 mai 2011

Rencontre 7: Marc


QUEL EST TON PLUS BEAU SOUVENIR?
Il y en a beaucoup... Un souvenir de vacances? La Corse, c'est peut-être mon plus beau souvenir. On s'est beaucoup reposé, on a beaucoup visité, on a découvert la cuisine, les gens, un style de vie que l'on ne connait pas ici qui est beaucoup plus cool. Les gens sont beaucoup plus calmes. Ce sont des choses qui me plaisent énormément surtout par rapport à ce que l'on peut trouver ici en Belgique, dans la vie de tous les jours.

QUEL EST TON PLUS HORRIBLE SOUVENIR?
La perte de mon papa. Oui, je pense que jusqu'à présent c'est mon plus horrible souvenir. C'était il y a dix ans, j'avais trente-sept ans, j'étais "grand" mais malgré tout c'est terrible. Moi, je l'ai vécu comme ça. Une grande peine, une grande perte, une perte de repères aussi. C'est comique "père"-"repères". C'est quelqu'un de très important, qui a toujours géré énormément de choses, et qui, du jour au lendemain, disparaît. Là, on se sent un petit peu... Plouf! Comme tombé au milieu de la mer et tu nages, tu nages... Mais bon, on se rattrape après, parce que malgré tout, on reste entouré, on a sa famille. Mais jusqu'à présent, c'est mon plus horrible souvenir.

QUEL EST TON PLUS PROFOND DESIR?
Etre pensionné...(rires) Je ne pense pas que ce soit le plus profond de mes désirs... Qu'est-ce que je pourrai désirer le plus au monde ? Que mes enfants soient bien, surtout quand on voit ce qui peut les attendre actuellement. Qu'ils ne manquent de rien et que mon épouse et moi-même, on termine une vie calme et sans avoir trop de pépins, aussi bien de santé et autres.

QUELLE EST TA PLUS GRANDE PEUR?
Je ne sais pas... Je n'ai pas peur de beaucoup de choses en fait. Mais actuellement, comme ça, ça pourrait peut-être se confondre avec la question précédente où j'aurai peur justement qu'au niveau des enfants, ils aient des soucis, qu'ils perdent leur boulot, des choses comme ça. Quand on fonde une famille, c'est, je pense, la chose la plus importante.

QUELLE EST LA QUESTION QUE TU SOUHAITES QUE JE TE POSE?
Je ne sais pas moi! (rires) Je devrai y répondre alors? (rires) Ce serait "Es-tu heureux?" Oui, pourquoi pas ? Je fais un boulot que j'aime bien, je rencontre plein de gens ici que j'aime bien aussi. On rend les gens heureux dans le métier que l'on fait (technicien son à la Ligue Braille). Oui, voilà, pose-moi cette question "Es-tu heureux?" Et je te répondrai :"Je suis heureux de rendre les gens heureux."

jeudi 26 mai 2011

Dieu se cache-t-il dans le bassin des femmes ?

Résumé de l’enquête :
1. Tout à commencé lors de la prise de conscience d’un ressentiment dans mes relations. Sentiment de trop ou de pas assez. Le re-sentiment dit que l’émotion retourne vers l’origine.
2. L’émotion concernée est la colère.
3. La colère veut dire « je », une affirmation identitaire mais elle ne s’exprime pas.
4. « je » se replie mais veut s’ouvrir. Sentiment d’impuissance. Ce repli-ouverture est un réflexe archaïque qui prend naissance chez le fœtus dans le ventre de la mère.
5. « je » dans le ventre de la mère se sens « néant ».
6. Chute. « je » tombe. Il n’y a pas d’appui. Il se sent seul. Il perd la foi : « Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
7. Naissance. « je » n’habite pas la partie de son corps située sous le nombril.
8. Grandir. « je » est en colère contre le monde des hommes. Il est très blessé car Dieu lui manque mais il ne le sait pas.
9. Recherche. « je » cherche le comment du pourquoi et surtout qui est « je » ?
10. Découverte. Dieu s’appelle aussi « Terre nourricière », « Déesse mère », ou encore « Pacha Mama ». Le bassin de la femme est aussi « Terre nourricière ». « je » découvre que Dieu se trouve dans le bassin de sa mère, dans le sien aussi et dans celui de toutes les femmes.
11. «je » comprends que ce n’est pas Dieu qui l’a abandonné mais personne car personne n’habitait le bassin de sa mère.
12. « je » accepte de rencontrer Dieu et d’entrer dans son bassin pour l’habiter.
13. « je » sent le poids de son bassin, il a mal à la tête mais il ne regrette rien.

mardi 24 mai 2011

Rencontre 6: Dr Le-Nhu


QUEL EST VOTRE PLUS BEAU SOUVENIR?
C'est d'être avec ma femme, le mariage avec elle. C'était en 1973 et C'est toujours merveilleux et formidable d'être ensemble.

QUEL EST VOTRE PLUS HORRIBLE SOUVENIR?
C'est la guerre du Vietnam. Nous étions ici en Belgique mais on voyait à la télévision, à la fin de la guerre, l'exode de la population, la fuite de Saïgon. C'était très triste.

QUEL EST VOTRE PLUS PROFOND DESIR?
C'est de pouvoir changer la vie, de rendre les gens heureux De pouvoir travailler et de m'améliorer. De comprendre les choses et de ne pas être dans le superficiel mais dans plus de profondeur. C'est ça le plus important. Creuser dans la profondeur pour aider les gens. Ne pas être dans la superficialité. Quand il y a une opinion, une idée sur quelque chose, je fais attention de ne pas les "lancer" comme ça. J'ai très peur des opinions vite tranchées. On ne sait pas ce que c'est comme choc intérieur et de l'émotion qui découle de ces évènements.

QUELLE EST VOTRE PLUS GRANDE PEUR?
C'est devenir Alzeihmer, devenir quelqu'un qui ne comprend plus rien et qui est insensible à la vie. Pour ces personnes, je crois que c'est une manière de se défendre.

QUELLE EST LA QUESTION QUE VOUS AIMERIEZ QUE JE VOUS POSE?
La question que je me pose: "comment je cherche à équilibrer ma vie ?" Et la réponse est: "c'est difficile!" (rires)

mercredi 18 mai 2011

Rencontre 5: Clélia


QUEL EST TON PLUS BEAU SOUVENIR?
Je n'ai pas de souvenir vraiment précis qui me vient là tout de suite mais je pense à l'état dans lequel je peux me sentir après avoir fait un spectacle de danse. Il y a une tension avant puis on donne complètement ce que l'on a en nous et après il y a le soulagement total. Je crois que c'est au niveau des sensations que se situent mes plus beaux souvenirs. C'est alors que je me sens vraiment en vie. Je me sens complètement dans le moment présent, tout est là, hyper clair. Waouw! C'est jubilatoire!

QUEL EST TON PLUS HORRIBLE SOUVENIR?
Ce qui me vient tout de suite mais je ne sais pas si tu peux le publier...(rires) Le plus horrible souvenir, c'était quand j'étais au Pérou. J'avais pris le bus longue distance pour revenir au monastère où j'étais arrivée le premier jour. J'avais des problèmes au niveau intestinal, grave! Le bus a fait un stop pour une petite pause. J'ai filé aux toilettes avec deux mini morceaux de papier toilette. J'étais vraiment dans la m... au propre comme au figuré. Très concrètement (rires)! J'ai du compléter avec du papier trouvé au hasard. C'était vraiment l'horreur. Une fois que ce stress est passé, j'étais juste crado, je ne sentais pas la rose mais je me suis dit:
"ok voilà maintenant c'est fait! (rires)

QUEL EST TON PLUS PROFOND DESIR?
C'est être toujours à l'écoute de ce que je ressens, dans le moment présent. Pouvoir toujours m'équilibrer par rapport à ça et être très proche de mon corps et en même temps super reliée aux autres. Pouvoir tout prendre en même temps, tout digérer. Connaître la joie tout le temps. C'est mon plus grand désir, je crois.

QUELLE EST TA PLUS GRANDE PEUR?
J'ai du mal à dire ma plus grande peur dans le sens où c'est quand je suis dedans que je sais de quoi j'ai peur. Les peurs arrivent au fur et à mesure, au fil des jours...
Là, pour le moment, je suis tellement bien, ça ne me dit rien tout d'un coup, comme ça. Le soleil illumine tout, il n'y a plus de peur pour le moment, j'ai super confiance (rires).
Par ailleurs j'ai une peur profonde mais c'est plutôt une phobie. Celle de manquer d'air et d'étouffer, de mourir noyée ou asphyxiée par exemple. C'est encore beaucoup plus fort avec l'eau...C'est pour ça que la mer m'attire, me fascine et me fait peur.

QUELLE EST LA QUESTION QUE TU AIMERAIS QUE JE TE POSE?
Quand est-ce qu'on va chez Pascale? (Rires)

vendredi 13 mai 2011

Rencontre 4: Eva


QUEL EST VOTRE PLUS BEAU SOUVENIR?
c'est la rencontre avec mon mari. J'avais " dans les vingt ans". On s'est rencontré chez des amis. C'était le bonheur quoi! Y a rien à dire, c'était tout pour moi, un rêve...

QUEL EST VOTRE PLUS HORRIBLE SOUVENIR?
Ne jamais avoir connu mon père. Il est décédé quand j'étais petite, je ne me rappelle pas vraiment de lui. Et ça me manque parfois.

QUEL EST VOTRE PLUS PROFOND DESIR?
Etre heureuse dans la vie. Je voudrais peut-être être un peu plus heureuse, avec plus de compréhension, être plus ensemble plutôt que tout le monde de son côté.

QUELLE EST VOTRE PLUS GRANDE PEUR?
J'ai une petite fille de 9 ans et ma peur est de la laisser. Je n'ai pas peur de mourir mais j'ai peur plutôt pour elle.

QUELLE EST LA QUESTION QUE VOUS AIMERIEZ QUE JE VOUS POSE?
C'est une bonne question...Ce serait "Quel est votre rêve ?" Oui, c'est ça!

samedi 7 mai 2011

Rencontre 3: Chantal



QUEL EST TON SOUVENIR LE PLUS HEUREUX?
Laisse moi réfléchir...(rires)
Aujourd'hui, maintenant, il s'agit de l'assistanat que j'ai fait avec Pascal(Pointet)-voir le blog de Chantal-www.lenezdegogol.blogspot.com/
C'était un travail en tant qu'assistante de théâtre, qui m'a permis de découvrir beaucoup de choses de moi-même que j'ignorais. ça a été une belle surprise et le fait de pouvoir avoir cette place, de pouvoir être pleinement là, chaque jour, pour subvenir au bon déroulement de la création et du travail de chacun. J'ai adoré, adoré!

QUEL EST LE PIRE SOUVENIR DE TA VIE ?
C'était en Angleterre, j'avais, je crois 17 ans. J'étais partie avec mes parents visiter une famille assez lointaine du côté de ma mère. Je me suis retrouvée le matin à manger, à devoir manger puisqu'il n'y avait pas d'autres choses,des corn flakes dégueulasses! C'était des carrés, sortes de filaments de céréales mises dans du lait. C'était du vomi pour moi. Je n'ai pas réussi à manger,j'ai du prendre mon assiette et filer aux aux toilettes pour éjecter le tout. Beurk! (rires)

QUEL EST TON PLUS PROFOND DESIR ?
Pouvoir être en accord avec la vie et vraiment suivre le courant de ma vie. Dans tous les domaines, professionnel, amoureux,...

QUELLE EST TA PLUS GRANDE PEUR?
Cela peut paraître bizarre mais j'ai très peur de recevoir ce que je souhaite au plus profond de mon coeur.

QUELLE EST LA QUESTION QUE TU AIMERAIS QUE JE TE POSE ?
Euh!(rires) Je n'en ai aucune idée...

mardi 3 mai 2011

Rencontre 2: Abdel



QUEL EST VOTRE PLUS PROFOND DESIR?
C'est Bruxelles, qui est une ville ouverte pour toutes les nationalités du monde. Mon plus profond désir est de continuer à vivre ici, à Bruxelles.

QUELLE EST VOTRE PLUS GRANDE PEUR?
C'est la séparation de la Belgique, c'est la politique belge aujourd'hui. J'ai peur que la Belgique risque d'aller mal et nous tous aussi.

QUEL EST VOTRE PLUS BEAU SOUVENIR?
ce sont ma maman et mon papa, mes parents, d'être auprès d'eux. C'est la plus belle chose, le plus beau souvenir pour moi.

QUEL EST VOTRE PLUS HORRIBLE SOUVENIR?
C'est l'Otan, pendant la guerre. Parfois ça se passe bien, parfois ça se passe mal, avec eux. Savoir qu'il y a des gens qui souffrent, ça me fait souffrir et ça me choque de voir ça à la télé.

QUELLE EST LA QUESTION QUE VOUS AIMERIEZ QUE JE VOUS POSE?
Un exemple? Je ne comprends pas cette question. Mais pas de problèmes si vous me posez une question... Vraiment! (rires)

mardi 19 avril 2011

Rencontre 1: Cristian



QUEL EST TON PLUS BEAU SOUVENIR ?
C'était juste avant une cérémonie (chamanique) et pour consoler une personne qui était un peu dans le gaz, je lui ai dit :"Un jour, tu rentreras chez toi, à la maison et pour fêter ton retour, les trompettes du ciel sonneront joyeusement."
En fait, ce que je ne savais pas, c'est que ce message s'adressait à moi et ce soir là, je suis rentré à la maison, j'ai retrouvé ma famille céleste, ma famille bleue et les anges du ciel ont sonné avec leur trompette.
C'était un son angélique et c'était...très émouvant.C'est vraiment le sentiment de...
"Voilà, je suis rentré à la maison." Donc je sais que ma maison est là et elle est là tout le temps, dedans, là-haut et elle m'attend.

QUEL EST TON PLUS HORRIBLE SOUVENIR?
Pfff... J'hésitais parce que le plus horrible c'est aussi peut-être le plus merveilleux. C'était vraiment horrible et en même temps, c'était vraiment merveilleux, mais c'était absolument horrible (rires). C'était aussi à l'occasion d'une cérémonie. C'était la vision de la réalité sans filtre, si ce n'est mon petit moi qui était recroquevillé dans un coin et qui trouvait ça absolument insupportable parce que c'était la vision conjointe de tout: depuis le paradis le plus élévé jusqu'à l'enfer le plus profond, toutes les gammes mélangées et au centre,
il y avait une image absolument complexe constituée de couleurs virevoltantes. C'était tellement présent, intense, il y avait une telle densité d'informations, une telle densité d'énergie que c'était en même temps absolument horrible. Mais c'était horrible parce que c'était merveilleux.

QUEL EST TON PLUS PROFOND DESIR ?
C'est de retrouver mon coeur, de retrouver le contact avec moi-même, de retrouver le contact avec qui je suis, dans la sincérité, dans la nudité, dans la présence, quelque chose d'absolument simple, d'absolument sans artifices et de rester là, pour un temps indéfini (rires).

QUELLE EST TA PLUS GRANDE PEUR ?
C'est paradoxal mais il s'agit probablement de la même chose parce ce que ce qui est demandé pour être là, c'est quelque chose d'absolument sans artifices, sans défense, sans protection. C'est comme être écorché vif au sommet de l'Himalaya, en plein vent, par -30°mais en même temps, c'est le réel. Donc c'est à la fois mon désir le plus élevé et ma peur la plus profonde, simultanément.

QUELLE EST LA QUESTION QUE TU AIMERAIS QUE JE TE POSE?
Celle-là: "Quelle question aimerais-tu que je te pose ?" Rien que pour le plaisir de la pirouette. (rires)

samedi 26 mars 2011

Paris, gare du Nord.


La foule l’entoure, dont moi qui la regarde. Pourtant elle est toute seule. Trottoir de passage, allées et venues, chacun s'affaire. Elle, elle n’a rien à faire. Elle est d’abord sur un banc. Début du printemps, le soleil se lâche après le sommeil de l'hiver. Il fait chaud. Le visage de la dame est penché vers le sol. Elle a, près d'elle, une valise à roulettes. Elle se lève, fait quelques pas. Elle tue le temps ou le temps l’a tue. Je la vois de plus près. Elle porte des pantoufles à carreaux, un imperméable beige. Elle est petite, ses cheveux sont gris, crasseux, hirsutes. Elle avance dans un sens, puis dans l’autre. Lorsque la foule se fera plus éparse, elle pourra s’installer quelque part, dans un recoin de la gare ou sur le trottoir. Un moment, j’ai envie de m’approcher, pour lui offrir un peu d’argent, j’hésite. Je ne fais rien. Moitié par peur de la déranger, l'autre moitié par lâcheté. Suis-je blindée? Je rentre dans la gare pour prendre mon train, sans plus la regarder.
Le lendemain matin, je repense à elle. Son image pénètre en moi, comme une lame froide dans le cœur. C'est trop tard, je n'ai rien fait pour l'aider. Me reste la possibilité d'une prière pour elle. Surgit une voix dedans dehors (!) « Ne t’inquiète pas, elle n’est pas seule. Nous sommes près d’elle. Nous prenons soin d'elle, comme nous prenons soin de toi. Mais si tu veux agir, fais le, sans réfléchir, ose.»
De la savoir "protégée", un lourd fardeau tombe de mes épaules. Merci."

Il est là !



Voici le printemps !

Me vient une image, celle de recueillir au creux de la main telle 1 perle de rosée, l’émotion tout au fond enfuie dans la grotte du cœur. C’est peut-être douloureux ou pas? Quoiqu’il en soit, la laisser fondre sur sa peau plutôt que de « vouloir autre chose de mieux ». Voici l’amour qui ouvre ses rayons de lumière…

Ciel. Tel un ciel bleu de montagne, silencieux et clair, l’émotion se détache. Apparaît la vastitude de « voir » : La vie est expériences où se niche, entre autres, un coffre merveilleux, celui des émotions. Microcosme de geysers, cascades et torrents, giboulées, éclairs et tonnerres, de brouillard, de lac paisible ou de pluie fine, de soleil radieux, le tout dans le macrocosme de l’univers.
Intense solitude- Lien indéfectible avec le plus intime de Soi et « le plus grand » que soi. Simultanément.

mardi 15 mars 2011

Dans les ovaires de ma mère

Dans les ovaires de ma mère, il y a la générosité des femmes qui portent l’enfant dans leur chair, et le font naître malgré la fatigue, malgré la douleur.

Dans les ovaires de ma mère, il y a la mémoire de ses sœurs louves, biches, baleines, grenouilles et libellules.

Dans les ovaires de ma mère, il y a les larmes des femmes exploitées, dominées, humiliées et violentées par le patriarcat.

Dans les ovaires de ma mère, il y a le trop grand souci de l’autre versus la trop grande négligence de soi.

Dans les ovaires de ma mère, il y a la bonté des femmes qui donnent sans compter, même si elles reçoivent peu.

Dans les ovaires de ma mère, il y a le rêve d’un monde en harmonie.

Dans les ovaires de ma mère, il y a toutes les générations mélangées depuis la petite fille jusqu’à la grand-mère archaïque.

Dans les ovaires de ma mère, il y a une femme qui court avec les loups. Elle porte dignement une couronne de fleurs et les oiseaux saluent son passage de leur chant.

Dans les ovaires de ma mère, il y a une peur viscérale, abyssale, sans nom.

Dans les ovaires de ma mère, il y a le chagrin inconsolable des mères qui perdent un enfant.

Dans les ovaires de ma mère, il y a la reconnaissance des femmes entre elles pour honorer le sacré.

Dans les ovaires de ma mère, il y a un cœur en compote du manque de caresses, de berceuses, de mots doux. Il est le legs des blessures des femmes avant elle.

Dans les ovaires de ma mère, il y a un cœur de compassion qui le relie d’un fil d’or à tous les cœurs des êtres sensibles de l’univers.

Dans les ovaires de ma mère, il y a tous les possibles du féminin ; princesse, amante, prostituée, sainte, mendiante, sorcière, fée, magicienne.

Dans les ovaires de ma mère, il y a la force d’être vulnérable.

Dans les ovaires de ma mère, il y a la beauté du dedans et le regard des femmes qui voient la beauté en chaque instant.

Dans les ovaires de ma mère, il y a une fille qui prend soin d’elles.

Dans les ovaires de ma mère, il y a la dépendance à l’homme, la peur de perdre celui qui l’a fait vibrer, en oubliant que c’est d’être amoureuse qui est à l’origine de la vibration.

Dans les ovaires de ma mère, il y a l’amour d’une femme, fille de la Mère cosmique pour un homme, fils du Père céleste.

Dans les ovaires de ma mère, il y a des anges qui, avec leur trompette, soufflent des notes légères et guérisseuses en forme de bulles à savon. Elles disent : « Si tu as besoin d’aide, demande et je te l’apporterai ».

Dans les ovaires de ma mère, il y a six œufs qui seront fécondés, dont un, celui de la petite dernière, qui contient mon passé, présent et futur, le tout rassemblé.

Dans les ovaires de ma mère, il y a des particules d’amour en dedans l’ADN tout comme dans chaque recoin de l’espace.

Dans le silence des ovaires de ma mère, il y a un chant inaudible. Il dit : « All is full of love »

mardi 8 mars 2011

Vieillir


Quand on vieillit, on perd de son joli mais on devient beau.