jeudi 24 juin 2010

Tangente

Le comique de la situation commence à m’apparaître. Ça s’allège. Je respire. Je vois le « c’est tordu » et le « ça m’échappe » qui me renvoient à de vieux pièges émotionnels.
Flash back :
D’abord ça prend la tournure d’un scénario non prévu. On était bien amoureux la dernière fois que l’on s’est vu ? C’était plus que gentil et tranquille, quelque chose du cœur… pour moi seulement ? Le doute entre en jeu.

Le scénario prend la tangente du drame à l’horizon.
Un premier sms : « comment ça va ? » Pas de réponse.
Le scénario drama s’accentue légèrement. Les nuages s’avancent dans le ciel.
Le lendemain, re-sms : «Allo, ici la terre, et toi où es-tu ? » Pas de réponse. Le cosmos est vaste, peut-être le message prend-il le temps d’arriver ? Stand by.
Surlendemain, les nuages sont en place, prêts à l’averse , voire à l’orage ? Messagerie cette fois : « Toi humain, moi aussi. Communication, langage, mots et même borborygmes, pourquoi pas ?, sont les bienvenus. » Silence radio.

Le décor, les machinistes, l’actrice, tout est prêt. Elle tremble, elle allume une ixième cigarette, son visage est contracté. Elle regarde le ciel. La voilà qui pleure. On dirait du Jacques Brel ou de l’Antonioni mouillé. Amertume, colère, tristesse. Guetter le téléphone, toutes les 38 secondes. Rien ou plutôt une immense impuissance.

Et puis, le déclic ! J’ai déjà vécu ça. Avec un autre. Avec des autres. Avec papa. Avec maman. Blessure narcissique. Ego. Agrippement. Demande. Attente. Ç a devrait être autrement.
A (p)prendre ou à laisser. Un choix. Le cœur s’ouvre, l’ego lâche. J’accepte.

Là, le voile se déchire. Je laisse. Je ne sais pas ce qui se passe. Je ne sais pas ce qu’il vit, le "bad guy" sauvage et imprévisible. Je me décolle de l’actrice, de la scène. Je reconnecte l'ici, maintenant, la douceur de l’été. Je reviens à mes pieds, à mon corps. Il est fatigué, c’est le temps du repos.
Et demain, va pour un autre scénario ! A(p)prendre ou à laisser. L’histoire est à inventer !
A la production, toujours le même : the big One, l’invisible : Dieu.

Epilogue: Il n'avait pas consulté son GSM depuis des jours, batterie à plat. Sauvage! L'enfer, ce n'est PAS les autres, Mr Sartre !

lundi 21 juin 2010

Le féminin blessé

Je parle pour le féminin blessé

Je parle du sexe des femmes violentées
Je parle de l’innocence perdue de la petite fille blessée
Je parle de la violence contenue dans son poing serré

Je parle de la terre labourée jusqu’à épuisement

Je parle de la transparence de la femme non née à elle-même
Je parle de l’appel des femmes dans la nuit de l’âme
Je parle du silence des femmes bâillonnées

Je parle pour la pâquerette écrasée

Je parle du bassin des femmes où se tient la blessure
Je parle pour celles au corps sans poids
Je parle de la frustration des femmes qui ont perdu le contact de la terre
Je parle des femmes dans l’errance sans repos

Je parle de la baleine qui chante l’amour et que l’on tue pour sa chair

Je parle de la jalousie des femmes qui ne peuvent s’aimer
Je parle des femmes qui prennent pouvoir sur leur corps en ne mangeant pas
Je parle de la violence des femmes qui demandent aux hommes de leur prouver leur existence
Je parle de la solitude des femmes sans compagnon

Je parle de la forêt que l’on saigne à blanc

Je parle des femmes résignées à vivre à demi
Je parle des femmes qui savent et ne disent pas
Je parle des femmes qui parlent aux fleurs et qui ne trouvent les mots pour parler aux hommes

Je parle de la tortue qui danse dans la mer et que les sacs plastiques camisolent

Je parle des larmes des femmes qui voudraient être vues
Je parle des femmes qui n’ont pas connu les bras tendres d’une mère
Je parle des femmes qui se croient sans valeur et qui vendent leur sexe

Je parle au creux du solstice

Je parle du passage de l’ombre du féminin blessé à la lumière du féminin profond
Je parle de la vulnérabilité de la force et de la force de la vulnérabilité
Je parle pour la réconciliation du féminin et du masculin



Je parle pour qu’advienne le monde des rêves porteurs de sagesse.
Je parle du merci qui se dit dans le silence car c’est en lui que le cœur se déploie

vendredi 18 juin 2010

Crumble d’aubergines feta-tapenade ou le crumble « C’est délicieux, on est scotché »


Préchauffez le four à 180°. Coupez le pédoncule des deux aubergines, tendrement (non mais dis, attention à mon pédoncule). Coupez en petits dés sans les éplucher. Si vous avez le temps, disposez-les dans une passoire avec du sel pendant 30 minutes. Cette opération enlève l’amertume des aubergines et les rend plus digestes. Ensuite, rincez et pressez-les pour enlever l’eau excédentaire.
Pelez 2 gousses d’ail et écrasez-les (ou pressez-les dans un presse ail, c’est ultra pratique).
Disposez les aubergines dans un plat. Répartissez l’ail dessus. Salez (pas trop si vous avez dégorgé les aubergines avant), poivrez et arrosez avec 4 cuillères à soupe d’huile d’olive. Enfournez pour 15 minutes.

Coupez 100g de beurre en petits dés. Placez-les dans un bol avec 200g de farine de blé ou un mix de blé, de sarrasin ou de châtaignes (cette dernière est légèrement sucrée, joli contraste en perspective), 150g de tapenade (perso, je mets plutôt du pesto, à vous de tester) et une pincée de sel. Malaxez le tout avec les doigts. C’est le moment de fredonner une chanson, de Nougaro par exemple.
Cette préparation peut se faire la veille et se conserve très bien au frigo. En plus, les ingrédients ont le temps de faire connaissance, de se raconter des histoires…

Répartissez sur les aubergines, huit cuillères à soupe de sauce tomate, 200g de feta en dés, puis la pâte à crumble. Enfournez pour 30 minutes.

Le reste des ingrédients sont : des amis, le soleil, une terrasse, un bon vin… n’est-ce pas Chantal :-) ?

samedi 12 juin 2010

(R)éveil

Odeur de cadavre, odeur de mort.
Une partie de moi sommeillait, étouffée. Tuée par l’ogre.

La mémoire voyage dans nos mondes intérieurs.

Une descente au centre de la terre, aspirée par la masse et le néant. De ce mouvement jaillit une flèche (d’énergie ?) qui me transperce et me propulse telle une comète.
Disparition fugitive. Le technicien de bord a perdu le contrôle. Deux sensations opposées, simultanément.
Intense bousculade intérieure : muscles, os, tendons, peau, cellules, pas un recoin qui ne soit concerné. Pas de pourquoi, pas de comment, du brut de coffrage, sans retour possible.
Plus tard vient la honte d’avoir touché ça, d’être allée là-dedans. Le tilleul m’accueille, l’homme, (ce que je pourrai nommer les autres) le peut-il ? La réponse est simple : si je le peux alors il le peut aussi. C’est un « oui » à la vie transcendée par la mort, sans séparation.

Le monde est à l’image de qui je suis : un mystère à chaque instant renouvelé.

lundi 7 juin 2010

Constellation


Servir en n’étant rien, juste disponible. Tube. Se vider (ça se vide) et peu à peu se remplir (ça se remplit) de la vivante mémoire de qui je représente. Canal. L’énergie transmise porte une signature : couleur, texture, fluide… Elle se traduit en gestes, regards, attitudes et un ressenti corporel : chaud-froid, détente-tensions, vibrations. Les émotions affluent. Le constellateur orchestre. Je suis son instrument et avec d’autres, nous jouons la partition d’instant en instant. Magie et beauté de cette musique une seule fois jouée.
La constellation prend fin. Je rejoins ma propre signature enrichie de la connaissance de celle de l’autre. Cette conscience élargie s’offre à la trame vibrante de l’univers.