mercredi 24 septembre 2008

Automne

Tout est tendresse et détente ce matin, le ressentez-vous, vous aussi ? Les attaques de l’énergumène de l’étage se font plus lointaines et cèdent la place au poudré du cœur. Douceur maternelle qui tendrement étreint tous les êtres sur son sein assez large pour n’en rejeter aucun. Vastitude de ton Amour. Pas un atome dans l’univers n’est oublié.

jeudi 11 septembre 2008

ô le joli papillon !

Oh le joli papillon ! Rouge, ocre, blanc et noir. Il voletait, léger, dans les rayons du soleil en tourbillonnant comme ivre de joie. Mon cœur s’est ouvert à sa présence. Il y avait si longtemps que je n’avais vu ce compagnon de nos paysages. Une émotion est venue chatouiller ma mémoire. La beauté des papillons. Je faisais, enfant, une collection de ces jolis insectes. Nous les achetions dans la petite épicerie des parents de mon amie Marie-Noëlle. Ils étaient logés dans une pochette en plastique Je me souviens combien leurs couleurs, leur soyeux et leur texture veloutée, procuraient à mes sens un délice d’être. Celui couleur bleu nuit surtout me fascinait par son mystère et sa grâce parfaite.
La tristesse a recouvert de son ombre le souvenir. Combien de papillons ont été sacrifiés pour finir dans des pochettes en plastique ? Quel profit a-t-on tiré de ce commerce ? Notre innocence d’enfant ne pouvait nous permettre de voir plus loin que notre plaisir de les posséder. Mais les adultes ? L’humain est-il à ce point si court dans sa pensée pour se voiler ainsi de sa responsabilité envers toute autre créature que lui-même ? Cette histoire de mon enfance est un minuscule exemple de notre mainmise sur le vivant, sur notre pouvoir de destruction en grande partie inconscient. Je demande pardon à tous les papillons d’hier d’avoir été victimes des petits enfants d’alors et aux papillons d’aujourd’hui, je fais le vœu d’une ère nouvelle où l’humain responsable vivra en harmonie avec les autres espèces.

lundi 8 septembre 2008

Ras le bol

Pachamama en a ras-le-bol de nous, les humains. Ou plutôt que humains, je devrais dire les humains non (encore) nés. Marre des bottes arrogantes qui la piétinent. Marre de nos egos qui la pillent et la meurtrissent. Nos moyens technologiques accrus couplés à l'explosion démographique, ont fait de nous des parasites. Cà et là, des prises de conscience émergent ainsi que des tentatives d’autres mondes possibles. Mais ce n’est pas suffisant pour enrayer la marche destructrice de nos agissements. Nous courrons, droit devant, comme des ânes pathétiques devant le dieu Argent-Pouvoir, vers l’avenir ? Que nenni, droit dans le mur ! Car Pachamama est très puissante et jusque là, elle a été très patiente avec nous. Même qu’elle nous aimait plutôt bien. En des temps pas si lointains, nous la respections et lui rendions hommage. En ces temps là, nous savions reconnaître sa généreuse nature. Chaque fois que nous prélevions de quoi nous nourrir, nous loger, nous vêtir, nous lui demandions son accord et lui adressions des prières de remerciement dont elle écoutait le chant. Enfants ingrats nous sommes devenus qui croient que le monde leur appartient et que l’on peut se servir comme si tous les biens terrestres nous étaient dus.

300 litres d’eau/jour/personne au Nevada, Etats-Unis
10 litres/jour/personne à Kaboul, Afghanistan
Chiffres éloquents…

Quand je parle des hommes qui pillent Pachamama, la distinction doit être faite. Le monde occidental et tous ceux qui s’en inspirent sont les coupables. Les besoins superficiels représentent 60-70 %? des comportements. Au nom du bien-être. Mais de quel bien-être s’agit-il ? Besoins issus de névroses de ne plus se reconnaître maillon dans la chaîne du vivant. Les occidentaux, du haut de leur science, se proclament au-dessus de toute la création. Pour certains, Dieu, cette vieille chose que nos ancêtres illettrés vénéraient, a été jeté dans les oubliettes de l’histoire. Pour les autres, Dieu nous a créé à son image, alors, où est le problème ? Quoi que nous fassions, nous sommes couverts, le big Boss nous approuve.

Au Etats-Unis, 50% de l’alimentation dans les magasins est jeté (combien en Europe?).
3000 litres d’eau sont nécessaires pour produire 1 kilo de bœuf (1).
1 milliard de personnes n’ont pas accès à de l’eau potable.
Inconscience proche de la folie.

Depuis peu, les actualités nous alertent. Mais rien ne peut changer sans très très vite, une prise de conscience massive. Et même c’est déjà trop tard… Un ami me rappelait que dans les années 70, écologistes et scientifiques (certains) avaient déjà sonné le tocsin. Dans le désert... Cataclysmes, tornades, ras de marée, sécheresses, inondations, maladies des animaux asservis par l’homme, dégénérescence des végétaux, remèdes détruits…On va le payer cher et malheureusement, les premiers seront ceux qui ne sont pas créateurs du désastre. A moyen terme, ce sera l’espèce entière qui sera touchée et même Bill Gates et sa descendance depuis leur bunker hi-tech… Alors, toutes nos larmes ne suffiront pas à attendrir le cœur de Pachamama. Nous lui avons fait trop de mal. Plus de rémissions possibles.

Albert Jacquard, il y a 17 ans, avait écrit: "Voici le temps du monde fini". Je le rejoins en disant « Fini le temps de la mainmise de notre espèce sur la planète bleue ». J’entends, au loin, le son des tambours des millions et des millions de créatures qui se réjouissent déjà de l’éviction du trône de celui qui se croyait le Roi (2). On pourrait me rétorquer : "Mais ce n’est pas de sa faute, il ne savait pas." Justement, il savait mais il voulait surtout jouir, jouir encore et encore(3).
«On récolte ce que l’on sème »: Trop d’arrogance a été semée. L’arrogance de se croire les seuls à posséder l’intelligence. En vérité, nous sommes à peine à quelques degrés des autres primates et des mammifères en général.

Une seule consolation dans cette amère vision. Dieu ne nous en veut pas. Nous sommes une erreur. Il fera mieux une prochaine fois.

(1) Animaux bien cachés de nos sensibles regards (!) qui subissent des conditions de vie proches des camps de concentration nazis.
(2) Sorry petit Prince. Toi, tu ne sais pas.
(3) Proche de l'expérience en laboratoire de singes qui, avec un mécanisme simple, peuvent se procurer la jouissance. En majorité (tous?), ils se font jouir quasi en continu et vont jusqu'à la mort.