mercredi 26 janvier 2011

Reconnaissance de l'ombre


C’est un soir de nouvelles rencontres. L’enjeu entre nous demande une certaine franchise. L’ambiance est sympathique avec des étincelles de légères frictions. Nous faisons connaissances; des affinités naturelles se faufilent ou pas. Parmi ces nouvelles têtes, une m’irrite et je perçois n’être pas la seule. Au fil des échanges, les crispations se confirment, je la prends franchement en grippe. Son agressivité chatouille la mienne et je deal en moi-même : « Ok, il y a un problème, j’y verrai plus clair plus tard. En attendant, calmos. ». Malgré l’avertissement, mes dialogues avec « l’irritable personne » furent teintés d’orage…

Retour au bercail, exploration intérieure: avant-bras, coudes et mains sont très tendus. Une image survient : j’étrangle le cou de « l’adversaire ». Ok :-) ! Je poursuis… Une énergie rouge, puissante, m'embrase aussi sûrement que le contact du feu. Puis il apparaît. Me dit son nom. Pas l’air très cool. Je lui prends la main et lui dis « Allez, raconte, tu m’intéresses… »

Ma plume est incertaine. Je rature et rature encore. Sa présence hante et pèse chacun des mots à l’aune de la perfection stylistique, comme si son maintien rigide exigeait de mon texte de se tenir droit et dans la norme. Je tiens bon … en piste, sous les sunlights, voici « Mister Parfait » !

Pas le genre à (sup)porter un bermuda hawaïen, son style, c’est le costume bien net, voire de flic. De chaque pore de sa peau émane une tension, une colère voilée mais « il n’est pas en colère » de son point de vue. Son regard acéré scrute le moindre faux pli dans le tissu du monde. Du haut du mirador de ses croyances, il pense « ça devrait être comme ça » et pas ce « machin merdique informe ». Il aime l’ordre non pas d’essence divine mais celui qu’il conçoit. Ce qui n’y correspond pas le dérange extrêmement. Il ne supporte pas la lenteur, ni l’hésitation et surtout pas la faiblesse. « Le tendre, c’est mou et bon pour les fiottes » pense-t-il. A la limite du politiquement correct, le handicap est à peine supportable pour lui. Il a toujours totalement raison, il est parfait, le problème, c’est l’autre.

A une certaine distance, se tient son souffre douleur. Si l’un surgit, l’autre rapplique. Ils ne supportent pas mais ils ne se quittent pas non plus. Cet autre est « La victime ». « Le parfait », qui un des aspects du bourreau, lui fait la vie dure. Elle ressemble tellement à ce « machin merdique informe » qui pleurniche et se plaint. Il ne supporte pas de la voir, qui réveille en lui une souffrance qu’il dénie. Tel le serpent qui crache son venin, «Mister Parfait » lâche sur elle ses mots comme des couteaux. Les organes vitaux sont la cible et ce n’est pas du « chiqué ». Il veut vraiment faire mal.

Mister Parfait est une partie de moi, il est ma version de la perfection, dans son côté négatif. Cette personne irritante à mes yeux naviguait entre son propre « Parfait-Victime » et avait réveillé le mien. Les émotions de colère ou de tristesse proviennent le plus souvent d’un sentiment d’injustice. Nous étions touchées toutes les deux et je suis aujourd’hui plus claire avec ce jeu de miroir. De mieux connaître ce versant de l’ombre me permet de le nommer lorsqu’il pointe le bout de son nez. Et aussi j’ai compris: pour des raisons historiques, il avait pris place en moi. Il croyait bien faire et voulait me protéger de trop souffrir.

Ouf, je me détends... Son regard courroucé est encore là mais j’ai changé et je lui dis : «Je te remercie d’exister, cher ennemi car il tu m’apprends plus sur moi-même que mon ami le plus cher ».

jeudi 6 janvier 2011

Cake aux carottes sans gluten, ni laitage.


Les « pas intolérants », essayez-le, c’est au moins aussi bon que le classique beurre-farine de blé.

300g de farine de châtaignes et de sarrasin- moit/moit comme on dit dans le Sud
150g de sucre complet
Une demi tasse de miel d’acacia ou autre miel liquide
4 œufs
100ml d’huile d’olive
3 cuillères à soupe de crème de riz ou crème de soja ou crème d'amandes
375g de carottes râpées
50g de noix de Grenoble concassées
1 poignée de raisins secs
1 sachet de levure sans gluten
2 cuillères à café de cannelle en poudre
1 cuillère à café de gingembre en poudre
¼ de cuillère à café de muscade
De la vanille liquide ou en poudre

Faites tremper les raisins secs dans de l’eau
Préchauffer le four à 220°
Râper les carottes
Mettre les 100 ml d’huile dans un plat
Ajouter le sucre et le miel- fouetter follement
Casser les œufs un à un dans ce mélange- fouetter à nouveau
Ajouter la crème de riz- on fouette
Ajouter les farines + la levure (celle de châtaigne, passer-la au tamis)- fouetter encore
Ajouter les épices, les noix, les raisins (vidés de leur eau) et pour terminer les carottes
-Mélanger avec passion
Verser cette préparation dans un moule à cake préalablement huilé

30 minutes plus tard, piquer y une fourchette et si elle ressort sèche, c’est bueno !
Laisser le gentiment refroidir
Le temps est alors venu de déguster votre délicieux cake seul(e) si vous êtes très gourmand(e) et/ou misanthrope ou en famille ou entre amis. Bon appétit !

Comme un papillon


Il y a la lumière. Je sais qu’elle existe. Cette lumière aime, elle est l’amour. Parfois, elle me gonfle le cœur et me laisse à son départ comme un coquillage sur le sable, encore brassée de son passage.
Elle est le sens de cette vie. Elle est le but, elle est la source.
Nous jouons à cache-cache l’une avec l’autre depuis longtemps. Plus je la cherche, plus elle est invisible. Quand je me sens désertée d’elle, à bout de force, elle vient comme un papillon se poser gentiment sur mon épaule. Sa présence efface d’un coup les poussières du chemin. Puis un instant d’éternité plus tard, elle disparaît à nouveau.
Peu importe combien de fois ce scénario se répètera, c’est à chaque fois une nouvelle naissance.
Un jour, elle viendra s’asseoir près de moi, on se regardera longtemps dans les yeux, puis éblouie, je fermerai les yeux.

S'entendre comme chien et chat


Pourquoi les chiens n’aiment-ils (apparemment?) pas les chats et inversement, les chats les chiens ?
S’ils grandissent ensemble, ce qui est rare, ils font exception. Mais tous les autres ? Qui leurs a glissé à l’oreille que l’un devait aboyer à la vue de l’autre, voire le poursuive avec rage ou que l’autre hérisse ses poils et jette ses griffes dans les yeux de l’autre ?
Peut-être chaque jour, le chat revenant dans son sommeil auprès de son Roi, celui-ci lui rappelle la haine qu’il doit entretenir du chien ? Et le chien, la nuit, retrouvant le Roi des chiens, de s’entendre rappeler sa vive colère envers la gente féline ?
Qui a commencé la dispute ? Qui le sait ? Vont-ils un jour faire la paix ?