jeudi 2 juin 2011

Accepte

Imaginez un lieu qui semble abandonné de Dieu, où pas une lueur de joie ne perce, où se traînent des ombres vêtues de lambeaux, où règne en permanence un bruit sourd duquel s’élève un murmure sinistre et glacé, où des gémissements de pleurs et des cris de haine rendent l’espace claustrophobe, où une odeur pestilentielle, comme émanant de cadavres, compresse l’espoir à zéro.
Ici, règnent la misère psychique et physique la plus répulsive. Ici, le ciel est vide, la solitude totale, le cœur souffrant. Tout qui l’entrevoit ne peux que vouloir fuir, désirer un lieu « autre » car rien de pire qu’Ici n’existe.

Ici se trouve aussi la plus grande réjouissance. Elle n’a nulle cause, elle ne dépend d’aucunes circonstances. Pour y accéder existe un passage nommé, « le chat de l’aiguille ». Son nom secret est « Accepte de mourir ». Le moyen est la détente.

Entre ces deux mondes, en réalité, n’existe aucune séparation. Ils existent simultanément. L’un contient l’autre et vice et versa.

Ce que j’ai compris de ces mondes jusqu’à présent, est que mourir c’est cesser de vouloir, c’est cesser de croire que je peux fuir, c’est cesser de prendre un décor pour autre chose qu’il n’est. Ici est le lieu où je suis. Ce lieu est mon « enfer ». Ce lieu est aussi ce dont je suis faite, au plus profond. Ici est le lieu de mon coeur. Ce lieu est le réel. Il est accessible à chacun. Il demande « juste » beaucoup de courage et de foi.

Aujourd’hui, je sais que ce n’est pas en luttant contre l’enfer ni en le fuyant qu’il disparaîtra. La compassion est la clef de la délivrance. Le jeu en vaut la chandelle… Aujourd’hui, je sais que je ne suis plus seule. La ilaha ilAllah.

1 commentaire:

TAO a dit…

Waaa. Lorsque l'oeil et le miroir se confondent faute de distance, l'inversion peut avoir lieu. Et dès lors, enfer et paradis ne sont plus que des mots. Welcome!