mercredi 7 janvier 2009

Mémoire

Alors que je traversais une plaine aride et sèche, balayée du vent glacial de la solitude et qu’en mon cœur, je cherchais quelque consolation, il me vint un goût de nostalgie, un chant doux composé de notes tendres et affectueuses. Et une image, celle de femmes ou d’une seule, la plus chère à mon cœur, qui me tient dans ses bras et berce mon chagrin. Cette nostalgie est celle que porte ma mémoire d’un temps où nous vivions en tribu. Une vingtaine d’hommes, de femmes et d’enfants, je suis parmi eux. Tous réunis par le destin et unis pour parcourir ce temps de vie qui nous est donné. Ensemble. Pour partager joie et chagrin, pour souffrir lors des moments difficiles ou pour se réjouir d’un évènement heureux. Pour joindre nos rêves, pour chanter et danser lors des nuits consacrées aux Dieux. Pour vivre les moments de rites de mariage ou de deuil. Pour recevoir notre nom que le chaman délivre et qu’il a reçu au plus intime de sa relation avec la terre et le ciel.

Mais je suis là, dans ma chambrette, dans un monde atomisé, un monde où l’on n’ose plus penser l’avenir, faute de se souvenir du passé et de savourer l’éternel présent. Le temps de la mémoire reviendra-t-il au coeur des hommes ? L’Ange dépose un baiser sur mon front … « Tu n’as rien à craindre » murmure-t-il à mon oreille.

1 commentaire:

TAO a dit…

C'est que touchant. Peut-être faut-il atteindre un certain degré de désespérance pour nettoyer notre oreille et la rendre sensitive au chuchotis de l'ange (je me dis que) ? Merci pour ce beau témoignage. (Quel ennui ! On n'arrête pas de s'envoyer des fleurs par blogs interposés ... Faudrait-il pas parfois qu'on ponde un caca pour permettre à l'autre d'expurger son fiel ? Dis ? Hein ? Juste une fois !)