mardi 13 janvier 2009

L'acceptation


L’acceptation, c’est entrevoir le monde en creux, du côté du féminin. La frontière est mince qui la sépare de la résignation. L’attitude intérieure sera pourtant très différente : la paix en lieu et place du refoulement.
L’acceptation est une vertu passive, non reconnue dans notre société à double message « Obéis mais affirme-toi dans les limites de la norme ! ». La difficulté est plus grande encore, me semble-t-il, pour les femmes d’aujourd’hui. Ayant connu des siècles de soumission, les femmes se doivent toujours d’être douce et compréhensive. Par ailleurs, la société nous bombarde de messages pour être plus créatives et productives. La passivité est mal vue, le mou insupportable, la détente refoulée. « Cachez ce gouffre sombre, cette noire caverne, cette apparence de mort que je ne peux supporter ».
L’acceptation n’est pourtant pas dénuée d’actions. Il s’agit plutôt de reconnaître et d’accepter le désir de l’autre sans que naisse impérieusement le désir d’affirmer le sien. Sans jamais l’affirmer ? Non pas. Une relation équilibrée entre soi et l’autre, entre soi et le monde sera faite d’un subtil et mouvant équilibre d’acceptation et d’affirmation de soi, son pôle masculin. « Tu affirmes ton désir, je le reconnais et je l’accepte ». Première vague de l’échange. Puis viendra « J’affirme mon désir, tu l’acceptes et le reconnais ». Deuxième vague et ainsi de suite.
Je prendrai pour exemple illustratif, la vie d’Elisabeth Kübler-Ross qui, auprès des mourants, se mettait en position d’écoute active, en position d’acceptation et non d’affirmation car que peut-on affirmer à une personne mourante ? Ensuite, riche de ces rencontres en tant que témoin, elle s’engageait dans le monde et transmettait son savoir faire et surtout son savoir être via des livres, des conférences et des stages. Bel exemple de sensibilité et de courage alors que si souvent, les médecins (pas tous, heureusement !) ont cette fâcheuse tendance d'affirmer sans toujours écouter ce que le patient(!) lui dit ou voudrait lui dire et ne lui dit pas mais qui transparaît par bien des signes.
Fameuse destinée que celle d’Elisabeth Kübler-Ross qui toute sa vie fut portée aux nues par ses nombreux fans autant que traînée dans la boue par ses, aussi nombreux, détracteurs. Savoir être dans l’acceptation n’est pas la voie la plus confortable dans notre monde sauvage.

Aucun commentaire: