Je vois les yeux de la petite fille.
Deux perles brunes qui m’interrogent :
« Sais-tu pourquoi maman m’a abandonnée ?
Et toi, es-tu prête à m’aimer ?»
Je connais ce refrain : « Pourquoi moi, pourquoi cette vie-là ?
Qu’ai-je fait pour mériter cela ? »
En un instant, c’est la tempête,
La colère qui gronde, le conflit qui tenaille.
J’assiste à la débâcle, je prends les coups.
Je vois l’amertume qui ronge son cœur.
A coups de becs virulents elle m’insulte.
Elle se défend.
Inapprochable, elle est toute seule.
Moment fatal du choix (mais a-t-on vraiment le choix ?)
Et de là tout est possible.
S’accrocher, se débattre,
Garder le malheur bien au chaud,
Qui donne l’impression d’une consistance,
Qui remplit le vide creusé par les désillusions.
Se révolter et haïr, soi et les autres...(en fait c'est le même)
Ou bien…
Embrasser le malheur.
Et assister à l’écroulement de son monde.
Mourir à l’illusion d’avoir et de posséder.
Transmutation par la souffrance.
Aimer, quoi qu'il arrive, soi et les autres...(en fait c'est le même)
Ce choix, je le découvre, et chaque jour il se présente à moi de plus en plus souvent. Je sais qu’il existe à chaque instant mais je ne peux totalement encore le percevoir.
Au contact de ma présence (conscience), la petite fille pourra-t-elle à son tour faire le choix ?
De mes pas suivra-t-elle la trace ?
1 commentaire:
Merci, Nadine pour ce témoignage, si simple mais longuement mûri par ton âme...
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