jeudi 21 août 2008

Me laisser...

Me laisser pénétrer par la solitude
Et frissonner de malaise du chaos entrevu.

Me laisser quitter la certitude du monde des hommes
Et rejoindre l’impuissance de n’être autre que moi-même.

Ma laisser tomber dans le trou où il n’y a rien ni personne
Et sentir dans mon ventre, mon cœur et chacune de mes cellules, la blessure de l’abandon.

Me laisser rencontrer la colère
Et accepter de descendre encore même si ça fait peur.

Et telle une barque vieille qui sait juste qu’elle part sans savoir où elle va, elle dérive toute petite dans l’immense, dans l’ennui. Le temps se suspend, s’immobilise. Elle se dissout. Elle est arrivée aux rives de quelque part ou de nulle part. Elle est là mais elle ne sait pas où.

1 commentaire:

TAO a dit…

Nécessaire, parfois, de laisser l'Autre s'échapper. Lorsque l'espace devient trop chargé de sens, d'attente, d'espérance, j'ai cette nostalgie d'un espace vide, où je serais absolument seul, où mon ego pourra se dissoudre, et ma transparence émerger. On prête parfois trop de clarté ou d'obscurité à l'Autre, qui ne sont que le reflet de sa propre clarté, de sa propre obscurité. Le moine assis, seul, dans sa cellule aux murs nus, contemple le reflet de sa lumière dans le fond de son oeil ouvert.