lundi 8 septembre 2008

Ras le bol

Pachamama en a ras-le-bol de nous, les humains. Ou plutôt que humains, je devrais dire les humains non (encore) nés. Marre des bottes arrogantes qui la piétinent. Marre de nos egos qui la pillent et la meurtrissent. Nos moyens technologiques accrus couplés à l'explosion démographique, ont fait de nous des parasites. Cà et là, des prises de conscience émergent ainsi que des tentatives d’autres mondes possibles. Mais ce n’est pas suffisant pour enrayer la marche destructrice de nos agissements. Nous courrons, droit devant, comme des ânes pathétiques devant le dieu Argent-Pouvoir, vers l’avenir ? Que nenni, droit dans le mur ! Car Pachamama est très puissante et jusque là, elle a été très patiente avec nous. Même qu’elle nous aimait plutôt bien. En des temps pas si lointains, nous la respections et lui rendions hommage. En ces temps là, nous savions reconnaître sa généreuse nature. Chaque fois que nous prélevions de quoi nous nourrir, nous loger, nous vêtir, nous lui demandions son accord et lui adressions des prières de remerciement dont elle écoutait le chant. Enfants ingrats nous sommes devenus qui croient que le monde leur appartient et que l’on peut se servir comme si tous les biens terrestres nous étaient dus.

300 litres d’eau/jour/personne au Nevada, Etats-Unis
10 litres/jour/personne à Kaboul, Afghanistan
Chiffres éloquents…

Quand je parle des hommes qui pillent Pachamama, la distinction doit être faite. Le monde occidental et tous ceux qui s’en inspirent sont les coupables. Les besoins superficiels représentent 60-70 %? des comportements. Au nom du bien-être. Mais de quel bien-être s’agit-il ? Besoins issus de névroses de ne plus se reconnaître maillon dans la chaîne du vivant. Les occidentaux, du haut de leur science, se proclament au-dessus de toute la création. Pour certains, Dieu, cette vieille chose que nos ancêtres illettrés vénéraient, a été jeté dans les oubliettes de l’histoire. Pour les autres, Dieu nous a créé à son image, alors, où est le problème ? Quoi que nous fassions, nous sommes couverts, le big Boss nous approuve.

Au Etats-Unis, 50% de l’alimentation dans les magasins est jeté (combien en Europe?).
3000 litres d’eau sont nécessaires pour produire 1 kilo de bœuf (1).
1 milliard de personnes n’ont pas accès à de l’eau potable.
Inconscience proche de la folie.

Depuis peu, les actualités nous alertent. Mais rien ne peut changer sans très très vite, une prise de conscience massive. Et même c’est déjà trop tard… Un ami me rappelait que dans les années 70, écologistes et scientifiques (certains) avaient déjà sonné le tocsin. Dans le désert... Cataclysmes, tornades, ras de marée, sécheresses, inondations, maladies des animaux asservis par l’homme, dégénérescence des végétaux, remèdes détruits…On va le payer cher et malheureusement, les premiers seront ceux qui ne sont pas créateurs du désastre. A moyen terme, ce sera l’espèce entière qui sera touchée et même Bill Gates et sa descendance depuis leur bunker hi-tech… Alors, toutes nos larmes ne suffiront pas à attendrir le cœur de Pachamama. Nous lui avons fait trop de mal. Plus de rémissions possibles.

Albert Jacquard, il y a 17 ans, avait écrit: "Voici le temps du monde fini". Je le rejoins en disant « Fini le temps de la mainmise de notre espèce sur la planète bleue ». J’entends, au loin, le son des tambours des millions et des millions de créatures qui se réjouissent déjà de l’éviction du trône de celui qui se croyait le Roi (2). On pourrait me rétorquer : "Mais ce n’est pas de sa faute, il ne savait pas." Justement, il savait mais il voulait surtout jouir, jouir encore et encore(3).
«On récolte ce que l’on sème »: Trop d’arrogance a été semée. L’arrogance de se croire les seuls à posséder l’intelligence. En vérité, nous sommes à peine à quelques degrés des autres primates et des mammifères en général.

Une seule consolation dans cette amère vision. Dieu ne nous en veut pas. Nous sommes une erreur. Il fera mieux une prochaine fois.

(1) Animaux bien cachés de nos sensibles regards (!) qui subissent des conditions de vie proches des camps de concentration nazis.
(2) Sorry petit Prince. Toi, tu ne sais pas.
(3) Proche de l'expérience en laboratoire de singes qui, avec un mécanisme simple, peuvent se procurer la jouissance. En majorité (tous?), ils se font jouir quasi en continu et vont jusqu'à la mort.

Aucun commentaire: