lundi 28 juillet 2008

La question

Le métro. Lieu de passage, de rencontres fortuites, de présence et de disparition. Sur le quai, je vois l’un qui se traîne, le regard brisé par la vie. Dans la rame, une autre, qui regarde au loin, perdue dans ses pensées, avec à son poignet un bracelet d’images de Vierge Marie. Près d'elle, debout, un gamin aux basquets argentées et pantalon de training, furieux et agité, l’oreille collée à son portable. A côté de lui, un fonctionnaire des Communautés européennes probablement, genre premier de classe, au costume impeccable, qui discute Deutsche Marks avec sa voisine aux yeux d’acier et à la bouche amère. Brassage d’humanité, tragicomédie faite de masques plus ou moins consentis. Sous jacente, qui suinte, la peur de n’être rien. Je suis comme eux, peut-être un peu plus consciente qu’eux ? Puis vient un papa avec une poussette, dans laquelle une toute petite plante ses yeux limpides comme l’eau des roches dans les miens. Mon cœur s’étreint de cette question qu’elle me pose : « Qui es-tu ? ». Touchée par sa clarté d’être, je mesure combien je suis en exil de cette paix qui émane d’elle. Je détourne mon visage perlé de larmes…

2 commentaires:

TAO a dit…

C'est beau beau beau

Anonyme a dit…

Tes mots font aussi de la photo. J'aime beaucoup ce texte. val