lundi 24 mars 2008

Le souterrain

Je suis née en captivité

Et nul ne peut me délivrer

C’est dans ma tête que vit cette prison

Les clés, je les possède, je suis le maton


Dans ce mitard, couleur d’égoût

Enchaînée et prisonnière au fond du trou

Chaque seconde est une tombe

Cruelle, au fond de laquelle je sombre


Dans mon cachot imaginaire

Pas de désirs et rien à faire

Juste guetter du soupirail une faible lumière

Qui balaie une après l’autre, les briques des murs de pierre


Dans ce Royaume funeste règne la peur

L’abandon, le froid et les douleurs

Infligée par un Roi, briseur de rêve, qui règne sur les ombres

Rongé lui-même par ses chagrins sans nombre


Dans ce cloaque où je croupis

Sans un espoir qui me sourit

La mort rôde et me susurre : « Ne bouge pas, ma douce, reste près de moi

Peut-être ne suis-je pas aussi terrible que tu le crois ?»


Parfois de tout mon corps s’empare

Une colère qui me traverse de part en part

Je me lève alors et puis je crie : « Lieu maudit je te quitte, c’est fini

J’ai le pouvoir de te vaincre et loin de toi, je m’enfuis »


Depuis peu, j’ai compris que c’est un leurre, que ce n’est pas ainsi

La force ne peut rien pour se tirer d’ici

Au contraire de se débattre, comme l’insecte pris dans la toile,

Fait pire que bien et donne larmes


Mais de toute façon, je n'ai pas le moindre choix

Prisonnière, je suis, même si c'est une imaginaire Croix

Comme l'insecte, je suis prise, je ne peux que m'abandonner

A la mort, qui m'étreint. Au combat, renoncer...


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