Tout à l’heure, j’assiste à la violence ordinaire, quotidienne, tolérée. Mais est-ce tolérable de voir une mère rabrouer son enfant avec des mots très durs alors qu’il ne faisait que jouer dans la file du supermarché ?
Je suis heurtée et j’en conclus qu’il s’agit là d’un exemple de la dramatique position du pouvoir de l’adulte vis-à-vis de l’enfant. Mon premier élan est de plaindre le petit, la victime, un peu trop vivant aux yeux de sa mère. Et de fustiger l’adulte, le bourreau. J’observe plus attentivement la mère et je perçois un stress immense et un mal-être qui déborde de sa jupe. Qui des deux est le plus à plaindre ? Cette femme est à bout de nerfs. Ses gestes sont brusques et saccadés. Son visage est crispé, ses yeux tendus.
Je me rappelle que l’agressivité est une peur et du souvenir très clair d’avoir pris conscience de ce lien me vient alors un espace dans le cœur qui embrasse la scène toute entière. Le fils, la mère et tant que j’y suis la vendeuse du supermarché, rivée toute la journée à sa caisse.
D’avoir inversé le réflexe de mon agressivité vis-à-vis de cette mère, le cercle de la violence s’est rompu. Bodhicitta.
2 commentaires:
woaw; tu es un ange ! que veut dire bodhicita ?
Anne
Pas encore tout à fait !! La bodhicitta (bodhi : éveil ; citta : cœur-esprit) est l'aspiration et l'engagement à atteindre l'Éveil, ou bouddhéité, afin d'y amener tous les êtres sensibles, et ainsi les libérer de la souffrance inhérente (duhkha) à l'existence cyclique (samsāra). Celui qui engendre cette motivation et qui en fait les vœux formels (pranidhāna) est appelé bodhisattva (Wikipédia.
Ce souhait de compassion est le coeur de notre esprit éveillé. Continuellement faire germer la graine de notre nature de Bouddha, beau programme, isn't it ?
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