Oh le joli papillon ! Rouge, ocre, blanc et noir. Il voletait, léger, dans les rayons du soleil en tourbillonnant comme ivre de joie. Mon cœur s’est ouvert à sa présence. Il y avait si longtemps que je n’avais vu ce compagnon de nos paysages. Une émotion est venue chatouiller ma mémoire. La beauté des papillons. Je faisais, enfant, une collection de ces jolis insectes. Nous les achetions dans la petite épicerie des parents de mon amie Marie-Noëlle. Ils étaient logés dans une pochette en plastique Je me souviens combien leurs couleurs, leur soyeux et leur texture veloutée, procuraient à mes sens un délice d’être. Celui couleur bleu nuit surtout me fascinait par son mystère et sa grâce parfaite.
La tristesse a recouvert de son ombre le souvenir. Combien de papillons ont été sacrifiés pour finir dans des pochettes en plastique ? Quel profit a-t-on tiré de ce commerce ? Notre innocence d’enfant ne pouvait nous permettre de voir plus loin que notre plaisir de les posséder. Mais les adultes ? L’humain est-il à ce point si court dans sa pensée pour se voiler ainsi de sa responsabilité envers toute autre créature que lui-même ? Cette histoire de mon enfance est un minuscule exemple de notre mainmise sur le vivant, sur notre pouvoir de destruction en grande partie inconscient. Je demande pardon à tous les papillons d’hier d’avoir été victimes des petits enfants d’alors et aux papillons d’aujourd’hui, je fais le vœu d’une ère nouvelle où l’humain responsable vivra en harmonie avec les autres espèces.
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