La hutte
Ton ventre est celui d'une femme
enceinte. Il y fait noir, chaud. On est en toi, bercé, remué,
malmené, transformé. On retrouve en toi la mémoire de notre
passage dans la matrice, comment nous avons été accueilli, comment
le lien s'est tissé entre notre maman et nous, comment nous avons
accepté d'être là, avec ou sans âme soeur, restée ou pas.
Dans la hutte, pour le corps physique
c'est souvent difficile. Abattu par la douleur et le manque d'air, le
corps s'effondre sur la terre, où il y fait frais et respirable.
L'ego lui, ne veut pas de cette expérience. Il prend le corps à
témoin: n'est-ce pas insupportable? Ne peux-tu mettre fin à cette
torture? L'ego dit "non". Mais nous ne sommes pas l'ego...
L'essence du vécu dans la hutte, c'est
la prière. Gratitude à l'air, à l'eau, au feu du soleil, à notre
terre mère. C'est le coeur qui pardonne et qui transmute la colère,
la tristesse, l'attachement. C'est un oui à la vie, à notre
présence sur terre.
La hutte, c'est aussi la tête qui fait
mal, le mental qui résiste.
La hutte, c'est la sueur qui emporte
les toxines de nos corps et qui se dépose dans la terre,
transmutatrice.
La hutte, c'est la connection avec nos
ancêtres celtes et à leurs enseignements.
La hutte, c'est ultra-personnel et
ultra-collectif. La construire ensemble et la défaire, sans laisser
de traces. C'est un ressenti au creux de l'intime, même si nous
partageons le même ventre et le temps d'elle (et peut-être même
plus?), le même corps, le même coeur, le même psychisme. Sous la
protection du Grand Esprit, nous sommes unis.
La hutte, c'est le mystère du
processus de purification et de guérison. Esprit de la sauge, esprit
du gui, animaux totem, guides et messagers nous accompagnent et
oeuvrent dans l'invisible.
Sorti de la hutte, nous renaissons.
Nous avons changé, nous avons appris et si nous nous demandons le
quoi, le comment ou le pourquoi, nos pensées ne peuvent répondre.
Notre Etre, lui, le sait.
Om tare tuttare ture soha
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire