lundi 13 décembre 2010

Puzzle


Mon visage…une bouille de pomme, joues rondes, une fossette, le nez en trompette, des cheveux fins et doux. Yeux grands ouverts sur le monde, l’impression d’un grand puzzle à assembler : des pièces sombres, pas de doutes et aussi d’autres d’une immense clarté.
Sur ces pièces là, il y avait les arbres sur lesquels grimpés, les vergers perlés de rosée, si frais sous les pieds nus, les fleurs enivrantes de parfum, comme un miel, le ciel vaste qui réveille les ailes, l’odeur douçâtre de la terre engrossée de soleil. Avec mes sens en orbite, je jouissais. Je me sentais dedans et libre. Je m’appartenais pleinement.
J’appartenais aussi à un monde peuplé d’amis.
Bonjour Mademoiselle Coccinelle qui prend mon bras pour piste d’atterrissage.
Comment allez-vous ce matin, Dames Vaches si calmes et si sages ?
Comme ton pelage est doux et chaud Prince Cheval !
Puis-je te caresser et interrompre un instant ta solitaire promenade joli Chien si joyeux?
Ah, c’est bien juste ce que vous chantez là, Maîtres Oiseaux ! Mais continuez donc, je suis toute ouïe.
Et aussi les chats, les grenouilles, les papillons…
Tous avaient un langage et je le comprenais. Avec eux, c’était simple d’aimer. Avec eux, il n’y avait pas de gêne. On se disait simplement: je te vois, tu es vivant, vivante, belle, beau, je suis heureux, heureuse que tu existes. Mon petit cœur d’enfant se berçait de cette tendre et innocente mélodie.

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