mardi 20 octobre 2009

Un enfant n’a rien dire, il obéit!


A la suite de la vision de la Palme d'Or de Cannes, "Le ruban blanc" de Mickaël Haneke (allez-y, c'est très bien, d'une plastique classieuse), j'ai écrit ce texte...

Je me rappelle mon père disant vouloir nous dresser, nous, ses enfants, comme si nous étions des chiens.
Ce regard de violence m’a longtemps semblé justifié. J’étais un être mauvais. La colère m’entraînait à l’effronterie, à la querelle. Mon père, à coups de claques, de brimades et de voix menaçantes, prenait le rôle de les faire cesser, de stopper leur intensité dévastatrice. Tout était pour le mieux dans un monde détraqué.
Mais l’adolescence a renversé la perspective. Etait-ce si juste de nous imposer par la violence de ravaler notre colère ? N’avions-nous, n’avais-je pas le droit de ne pas être d’accord ? N’y avait-il pas d’autres moyens ?
En grandissant, mon regard sur le monde s’est élargit. Je compris qu’il avait s’agit pour mon père de reproduire le système qu’il avait connu lui-même : « Un enfant n’a rien dire, il obéit. » Tout comme moi, il avait dû ravaler bien des larmes de cette injustice subie.
Contrairement à cette forme d’éducation basée sur le pouvoir du maître sur ses sujets-objets, je sais, nous savons de plus en plus que d’autres voies sont possibles : celle de l’expression de chacun dans l’écoute, celle de la communication non-violente, celle de l’éducation aux émotions.
Mais je me demande …
Pourquoi, durant tant de siècles, le pouvoir des pères a-t-il été si grand, si souvent monstrueux ? Pourquoi l’enfant est-il considéré comme mauvais et pervers plutôt qu’apprenti dans la vie ? Pourquoi ce regard de violence plutôt que d’amour ? Pourquoi Freud lui-même, découvrant l’inconscient, en vient-il à le nommer « obscur et destructeur » car non raisonnable ?
J’entrouvre la porte…ça grince…haine du féminin, du dedans, du non maîtrisable, de l’inconnu, de la mort…

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