lundi 5 octobre 2009

Sur le quai

Je suis là sur le quai du métro.
Non pas là, quelque part ou ailleurs.
Non, « je suis » à chaque millième de seconde, là, sur le quai du métro.
Je sens la plante de mes pieds déposés sur la terre.
Le contact est doux, souple et goûteux.
Mon corps est réceptif à l’espace.
Contenu en lui.
Une ligne de clarté me traverse depuis le sommet de la tête jusqu’au sol.
De même dans le sens inverse.
Je contemple et je sens.
Je vois, hume et perçois le spectacle de mes congénères terriens.
« Nous sommes embarqués »
L’espace est contigu, une centaine de personnes sur le quai, de quoi faire surgir l’atavique en nous.
Défense instinctive dans le regard, dans les mains, les épaules.
Nous tous, sur ce quai, sommes soumis à des tensions territoriales intenses mais l’éducation nous contraint à repousser la libération de celles-ci.
Le corps encaisse les tensions, avec au sommet, la tour de contrôle, le mental, en position d’hyper vigilance.
Défense-agressivité ou fuite: hier ou tout à l’heure en copié-collé.
Fascinant spectacle de non présence à soi-même et donc forcément aux autres.
Banal spectacle d’une ville à l’heure de pointe.

« Quoi d’autre(s) possible(s) ? » demande le quidam.

TOUT embrasser.
Le bruit, les autres.
Le corps bousculé ou fatigué, peut-être qui a faim.
Les soucis au boulot ou à la maison.
Le sentiment d’impuissance ou d’inutilité.
L'esprit en déroute.
L'âme qui vacille.
TOUT aimer.
Sourire et voir la beauté d’un visage qui sourit en retour.
Ce monde là est en marche…

2 commentaires:

TAO a dit…

Waa cool zuper très bien patatras ! Awiwi ! Félicitation ! Je dis wi ! Wi ! Wi !

Irène Fromaigeat a dit…

C'est vraiment super !!!!!
En peu de mots, tu dis tellement...
Oui. Bravo !