
Sait-on jamais pourquoi l’on plaît ?
J’ai longtemps voulu être d’autre(s), plutôt que moi. Si j’étais plus… Ou plus… Avec un regard comme ci… Une bouche comme ça… Différente de moi, surtout pas moi. Non pas que je ne me plaise pas. Plutôt pour plaire à l’autre. Ainsi si j’étais, si je faisais un effort pour devenir… j’aurai l’amour de l’autre à jamais, je ne serai plus quittée, délaissée, abandonnée.
Or unique, telle que je suis, cela n’est, ne sera et n’a été, qu’une seule fois. Ma présence sur cette terre n’existe qu’en un seul exemplaire. Un joyau tout comme les huit milliards d’humains actuellement, sans oublier chacun de l’ensemble de la création, animale, végétale, minérale. Cette carotte que je viens de manger était l’unique! Tout comme moi, sertie de défauts et de qualités, ni plus, ni moins que chacun, variables et définis selon les modes, les époques, les cultures. Relatifs. Tandis que « ce que je suis », ce que chaque particule vivante EST, est intrinsèquement belle dans son unicité.
Intrinsèquement limitée ? Je suis sous cette forme et pas une autre ? Le bon sens dira que je ne puis être une longue femme de 1,80 mètre, aux cheveux blonds bouclés. Soit. Un trop grand écart physiologique n’est pas possible mais…
A partir du moment où j’aime en totalité ce que je suis, quelque chose change dans la perception de moi-même. Si je m’aime, seul l’amour règne et non plus la peur de n’être pas aimée. Vient le temps de n’avoir plus le souci du regard de l’autre et qu’éclatent alors les limitations mentales de qui l’on croyait être. C’est un peu comme de se placer légèrement de côté. Au début, ce déboîtement est peut-être peu visible extérieurement. Mais à l’intérieur, c’est un grand fracas, comme une montagne qui déplacerait sa masse de 1 mm de côté.
Ainsi se détache le vouloir être dans un océan d’inconscience et apparaît l’être sans limites dans une non-volonté. Et que commence l’exploration du « je suis ça » aussi, cette facette là, cette délicatesse là, cette folie là… Vertigineuse perspective d’un « je » se reflétant dans le miroitement du Jeu divin.
2 commentaires:
Oui oui ! Je dis : oui ! "Je l'aime quand elle s'aime" - Charlélie
Bonjour Nadine
C'est beau ce que tu écris et puis ça sonne juste à mes oreilles, pour moi. Tu mets en mots ce qu'est la Présence à Soi.
C'est chouette de te lire et que tu m'envoies ces nouvelles.
Bise
Yves
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